vendredi 5 avril 2013

Le Bouddha Blanc

Hitonari Tsuji








Présentation de l'éditeur

" Le coeur de Minoru bondit soudain dans sa poitrine. Son regard glissa lentement du cou d'Ottawa vers sa nuque, ses oreilles, sa bouche. C'est la première fois qu'il désirait une femme mai, naturellement, l'enfant de sept ans n'avait aucune conscience de  l'instinct sexuel qui germait en lui. Elle le prit dans ses bras. C'était un geste tendre de sœur aînée, mais en sentant contre lui les rondeurs féminines sous le kimono aux motifs indigo, une gêne indicible envahit Minoru"

Un terrible drame va séparer très tôt la séduisante adolescente et le petit garçon. Mais devenu un célèbre armurier, marié, père e six enfants, Minoru Eguchi n'oubliera jamais son premier amour. Au soir de sa vie, c'est vers son souvenir qu'il se tourne en même temps que vers un passé où les disparus tiennent de plus en plus de place. Naît alors en lui l'idée de faire édifier une statue de Bouddha à partir des cendres de tous les morts du village- dont Ottawa- réunis en une sorte d'égalité originelle.

Hitonari Tsuji, né à Tokyo en 1959, est très connu au Japon comme poète et comme chanteur de rock. Pour écrire le Bouddha blanc, il s'est inspiré de l'histoire de son grand-père. Auteur de plusieurs romans qui ont remporté un immense succès, il est considéré dans son pays comme un des chefs de file d'une nouvelle génération d'écrivains..


Avis

J'aime beaucoup en général les œuvres de  Hitonari Tsuji mais j'ai un avis assez mitigé sur ce roman, qui a eu au demeurant beaucoup de succès. Si la trame du récit est intéressante, je n'ai pas accroché sur les aspects fantastiques, voire mystique de cette histoire.

Un homme en fin de vie est entouré par ses proches. Sur ces derniers moments, il se souvient de son enfance, des moments marquants de sa longue vie et des personnes qu'il a rencontré. Minoru a un don qui lui permet d'avoir des vision sur l'avenir; de plus, un bouddha blanc lui apparait à chaque période charnière de sa vie. A travers ses réminiscences, on découvre la vie au Japon du début du siècle et surtout l'impact des péripéties de l'Histoire (guerres, avancées technologiques) sur le commun des mortels.

Hitonari Tsuji sait écrire avec beaucoup de fluidité et de délicatesse. J'ai beaucoup aimé sa vision du Japon, avec la prégnance très forte des traditions et le sens de l'honneur, qui conditionne bien des vies. Ce n'est pas angélique, loin de là, car les conditions de vies sont très dures et la vie n'épargne pas le personnage principal. Pourtant,  il se dégage une certaine nostalgie et tendresse, qui apportent beaucoup de douceur et d'harmonie au récit. Il y a une certaine réflexion sur ce que j’appellerais "la roue qui tourne" : l'entraide, la bienveillance et la compréhension de l'autre sont des éléments importants dans une vie, car chacun peut avoir besoin de l'autre a un moment de sa vie.
La dimension fantastique est courante dans la littérature japonaise contemporaine, ce n'est donc pas pour moi une surprise; mais pour ce roman, cela m'a semblé hors de propos, et n'apporte rien pour moi à la richesse de l'intrigue. Son don de vision est un plus pour sa personnalité et pour la dynamique du récit, mais je n'ai pas compris les apparitions d'un Bouddha blanc.



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